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Les Oiseaux de la Pensée : Un Enseignement de Tierno Bokar


Dans la vie et les enseignements de Tierno Bokar émerge une métaphore captivante : celle des murs face à face, perforés par des oiseaux blancs et noirs.


Cette allégorie explore la puissance des pensées, des paroles, et surtout, la dynamique complexe entre deux individus.


Ce texte nous transporte à travers l'œuvre d'Amadou Hampâté Bâ (1900-1991), écrivain et ethnologue malien, initié soufi* par Tierno Bokar.


Amadou Hampâté Bâ est un acteur clé dans la préservation de la culture et de la spiritualité africaines. Célèbre pour ses écrits traduits dans plusieurs langues, il illumine la sagesse des traditions orales africaines et s'engage passionnément pour sauvegarder le patrimoine culturel du continent.


Dans cette exploration, nous découvrons la subtilité des énergies que nous émettons et leur influence profonde sur notre existence.


*L'initiation soufie est une voie intérieure, qui vise à approfondir la relation personnelle avec Dieu; soulignant ainsi l'importance des énergies spirituelles dans notre parcours humain.

Amadou Hampâté Bâ, a été profondément influencé par son maître spirituel, Tierno Bokar. Cette relation a façonné les enseignements d'Amadou Hampâté Bâ, qui s'est engagé à préserver et diffuser la sagesse soufie et les traditions orales africaines.


À travers ses écrits, il partage ses enseignements, illustrant ainsi la transmission intergénérationnelle de ses connaissances.


"Les hommes, sont, les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face.

Chaque mur est percé d'une multitude de petits trous où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs.


Les oiseaux noirs, ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles. Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles.


Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d'oiseaux blancs, et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d'oiseaux noirs.


Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l'un de l'autre. Appelons-les Youssouf et Ali.


Un jour, Youssouf, persuadé qu'Ali lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée. Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère un trou correspondant. Son oiseau noir s'envole vers Ali et cherche, pour se nicher, un trou vide adapté à sa forme. Si de son côté, Ali n'a pas envoyé d'oiseau noir vers Youssouf, c'est à dire s'il n'a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous noirs ne sera vide. Ne trouvant pas où se loger, l'oiseau noir de Youssouf sera obligé de revenir vers son nid d'origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira par ronger et par détruire Youssouf lui-même.


Mais imaginons qu'Ali a, lui aussi, émis une mauvaise pensée. Ce faisant, il a libéré un trou où l'oiseau noir de Youssouf pourra entrer afin d'y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction. Pendant ce temps, l'oiseau noir d'Ali volera vers Youssouf et viendra loger dans le trou libéré par l'oiseau noir de ce dernier. Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à détruire l'homme auquel ils étaient destinés.


Mais une fois leur tache accomplie, ils reviendront chacun de son nid d'origine car, est-il dit :

«Toute chose retourne à sa source». Le mal dont ils étaient chargés n'étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire. L'auteur d'une mauvaise pensée, d'un mauvais souhait ou d'une malédiction est donc atteint à la fois par l'oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau lorsque celui-ci revient vers lui.

La même chose se produit avec les oiseaux blancs. Si nous n'émettons que de bonnes pensées envers notre ennemi alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaise pensées, ses oiseaux noirs ne trouveront pas de place où loger chez nous et retournerons à leur expéditeur. Quant aux oiseaux blancs porteurs de bonnes pensées que nous lui aurons envoyés, s'ils ne trouvent aucune place libre chez notre ennemi, ils nous reviendront chargés de toute l'énergie bénéfique dont ils étaient porteurs.


Ainsi, si nous n'émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être. C'est pourquoi il faut toujours bénir et ses amis et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour y accomplir sa mission d'apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l'autre, avec tout le bien dont elle était chargée.


C'est ce que les soufis appellent « l'égoïsme souhaitable». C'est l'Amour de Soi valable, lié au respect de soi-même et de son prochain parce que tout homme, bon ou mauvais, est le dépositaire d'une parcelle de la Lumière divine."


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En méditant sur cette métaphore, nous découvrons la sagesse de Tierno Bokar.


Bénir amis et ennemis devient un acte d'égoïsme souhaitable, un moyen de préserver notre être des maux extérieurs. Chaque pensée que nous émettons revient inévitablement vers nous, façonnant notre réalité.


Ainsi, la Lumière divine en chacun de nous devient la clé de notre propre épanouissement et de l'harmonie avec le monde qui nous entoure.



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Charlotte Costantini 🕊️

 
 
 

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